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Si l'homme est né dans la nature, la vie moderne le contraint à évoluer de boîtes en boîtes. Pour mener ses activités et se protéger des variations climatiques, il passe d'un abri à l'autre, véhicule, école ou bureau, espace culturel ou de consommation, domicile ou hôtel… Chacun de ces contenants fait l'objet de grandes attentions, tel le végétal qui s'adapte à son environnement, se plie aux conditions du lieu pour s'y installer durablement. C'est la réponse que l'on attend aujourd'hui des architectes, ces « jardiniers » du monde bâti : savoir planter racines sur le bon site. Que leur implantation soit urbaine ou rurale, les galeries d'art créent une dynamique d'échanges dont l'influence se développe en rhizome (p. 8). Si elles renaissent d'un amas de ruines, elles ouvrent des portes aussi immenses que peut l'être leur ambition d'accueillir de vastes publics. A l'intérieur, le modèle végétal prodigue encore ses bienfaits. Dans la nécessaire entreprise de purification de l'air, il neutralise des polluants invasifs ou entre dans la composition d'un matériau de finition plus sain (p. 27). Au Salon de Milan, le mobilier est avant tout rationnel ; il se présente dans le plus simple appareil, élagué de détails inutiles, sans signature ostentatoire (p. 22). Cette dernière s'efface devant l'évidence du matériau et de l'usage, offrant une lecture simple, immédiate. Symbolique mais prégnante, la forêt s'érige dans les intérieurs à la manière d'un appel inéluctable qui serait bien capable d'alimenter un nouveau mythe.[-]

Au rez-de-chaussée d'une institution parisienne émanant d'une enseigne de luxe, un globe en bouse de vache, trivial et mystérieux.

Son installation entre les façades de verre de la fondation Cartier est une sorte de provocation, loin cependant de la merda d'artista créée par Manzoni en 1961. Plutôt qu'un questionnement sur l'œuvre d'art, l'architecte Bijoy Jain exposé chez Nouvel invite à repartir de zéro en regardant du côté freudien de la fécalité. Remise dans un contexte que le gourou de Studio Mumbai s'acharne à gommer, la bouse de vache prend un tout autre sens. C'est la matière première des foyers ruraux de l'Inde, l'énergie qui chauffe les aliments de centaines de communautés paysannes du sous-continent. Cette œuvre serait donc une réserve de combustible, un bien si précieux qu'il se contemplerait avec une certaine révérence dans les galeries les plus huppées de l'art mondialisé. La métaphore de la bouse s'applique certes à juste titre à nombre de constructions ne s'élevant guère au-dessus du produit de la digestion des vaches, mais aussi, à tort, à celles que l'on considère comme s'en approchant, du fait de leur architecture mal comprise ou de leur esthétique mal acceptée. Un promoteur disait dernièrement ne pas comprendre l'émotion que suscitait la démolition obstinée de l'ancien siège de l'Insee à Malakoff, bâtiment qu'il jugeait dénué d'intérêt.

La « démocratie de l'énergie » veut que laides ou belles, ces architectures aient au moins une valeur en énergie stockée.

Conserver cette énergie grise implique de repenser les temps du projet, de faire de la place au diagnostic, de rechercher les qualités d'un édifice qui ne paye pas de mine, de comprendre son histoire, de le valoriser plutôt que de le considérer comme un produit jetable et remplaçable. Le continent appelé « bâti existant » donne le vertige : le CSTB dénombre dans l'Hexagone plus de 27 millions de bâtiments qu'il va s'attacher à immatriculer au sein de la Base de données nationale des bâtiments (BDNB). Aux architectes d'aller au-delà de l'administratif pour connaître la personnalité qui se cache derrière la carte grise et la plaque minéralogique. Avec l'intelligence de l'espace, peut-être accompliront-ils la promesse de l'alchimie baudelairienne : tu m'as donné ta boue, et j'en ai fait de l'or…[-]

Estudios
Casa de Cobre II Chondi, Maharashtra,Inde
Casa SOLO, Cretas, Matarrana, Teruel, Espagne
Dos Torres de Oficinas en Zhengzhou,
Casa Sandeep Reddy, Kotturpuram, Chennai, Tamil Nadu, Inde
Casa Carrimjee, Satirje, Maharashtra,Inde
Residencia en Ahmedabad, Gujarat,Inde
Hotel del Convento de la Visitación, Nice
Casas Patio Saat Rasta, Bombay, Maharashtra,Inde
Pabellón M 2016, Victoria Garden, Melbourne, Australie
Mobiliario Maniera
Estudio Textil Ganga Maki, Bhogpur village, Dehradun, Uttarakhand, Inde
Centro Comunitario Yamashiroya en Onomichi, Japon
Ampliación de la Bodega Domaine de Beaucastel, Courthezon, France[-]

Henrik Valeur est architecte-urbaniste. Ce livre est la somme de ses expériences d'enseignement, de recherche et de pratique en Inde. Cette connaissance du terrain lui permet d'aborder de façon globale à la fois le phénomène de transition urbaine actuel et ses conséquences environnementales, pollution, rareté de l'eau, mais également les questions sociales comme la pénurie de logements, le manque de nourriture. A partir de ces constats il propose des solutions écologiques et locales pour un développement durable. [-]

Riyaz Tayyibji est un architecte de l'agence Anthill Design basé à Ahmedabad en Inde.
Les idées qui président au processus de conception de l'agence tournent autour du site, la typologie et les possibilités de ses expressions contemporaines. L'agence a eu l'occasion de construire dans des situations géographiques et culturelles diverses à travers le pays, de réhabiliter des écoles dans le Cachemire, de concevoir un immeubles de bureaux, ou de créer des maisons privées luxueuses dans Udaipur et Bangalore.[-]

Dans cet ouvrage consacré aux murs, Georges Banu dresse une typologie des différentes fonctions que peuvent recouvrir les murs. D'abord, il consacre sa première partie aux murs des divisions internes et des conflits idéologiques, dont le Mur de Berlin a constituer durant plus de trente ans la parfaite illustration. Puis, l'auteur singularise les murs de séparation et de crainte de l'invasion avec l'exemple ancestral de la Grande muraille de Chine. Enfin, la dernière partie est consacrée aux murs des mémoires identitaires et des prières comme le Mur des lamentations. Au travers de cette typologie, d'autres exemples de murs, comme ceux de Berlin, de Belfast, da la zone coréenne démilitarisée, de la ligne Maginot, le mur des déportés... [-]

Ce numéro de la revue Agone est consacré à l'évolution des politiques urbaines dans le monde. Les auteurs ont eu le souci de ne pas dissocier cette évolution des conditions politiques, économiques et sociales de la transformation des villes. L'éditorial de Benoît Eugène souligne en quoi ces transformations urbaines n'ont été en réalité que des « nettoyages sociaux des villes ». L'article d'Alèssi Dell'Umbria, consacré à la ville de Marseille, inaugure cette analyse de la destruction des espaces urbains. L'article de Mathieu Van Criekingen traite de la « gentrification » et de la transformation des quartiers populaires. L'imbrication public-privé est au centre de l'article de Solomon Benjamin, consacré à l'Inde et plus spécifiquement à la ville de Bangalore. L'article signé collectivement par le Centre on Housing Rights and Evictions, revient sur les conséquences urbaines et donc sociales de l'organisation des jeux de Pékin en 2008. L'article de Jean-Pierre Garnier revient sur tous les renoncements qui caractérisent une pensée soi-disant critique, mais qui n'est en réalité qu'une adhésion à l'ordre urbain établi.[-]

Cet ouvrage propose un voyage autour de la planète à la rencontre des populations vivantes près de murs qui séparent les peuples à l'heure de la mondialisation. De la zone démilitarisée entre les deux Corées, la ligne verte à Chypre, les « peacelines » de Belfast, le « Berm » du Sahara occidental, le mur-frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, les barbelés de Ceuta et Melilla, la barrière électrifiée au Cachemire et le mur en Palestine, les auteurs portent un regard sur la réalité brute de ces murs et rendent compte de l'existence de ceux qui vivent à proximité. [-]

Mémoire universitaire de Stuart Tappin, ingénieur spécialiste de la réhabilitation des ouvrages en béton, sur les premiers emplois du béton armé en Inde au début du 20e siècle jusqu'à la fin de l'Empire colonial en 1947. Les premiers à introduire le matériau furent les ingénieurs militaires britanniques. Dès que l'infrastructure industrielle permit la fabrication du béton en Inde, l'usage du matériau se développa particulièrement dans des contextes urbains pour des ouvrages de grande portée. L'étude, qui plaide pour une protection de cet héritage architectural, recense l'usage du béton par types de construction : ponts, installations portuaires, chateaux d'eau, routes, immeubles de logements, bureaux, usines, batiments publics. [-]