Documents Potemkine 11 résultats

Par une froide soirée d'hiver, un homme découvre une femme rouée de coups. Après l'avoir ramenée chez lui, il soigne ses blessures, interroge sa vie. Elle lui raconte en huit chapitres successifs le récit de sa vie aux multiples ramifications et facettes, riche en associations et en accidents. Cette conversation nimbée de mélancolie révélait des oppositions entre l'homme et la femme, la métaphysique et le physique, la pratique et la théorie, l'intuition et la raison. Les belles et puissantes poésies cinématographiques qui illuminent le film d'une force incroyable telle que le parallèle entre pêche et séduction entre l'extase et le mystique ne se contentent pas de proposer un témoignage purement métaphorique autour des pratiques sexuelles d'une nymphomane. Lars von Trier aborde explicitement un terrain bien plus idéologique, celui de la norme. [-]

Nymphomaniac - Volume 2 reprend là où le plaisir s'arrêtait brutalement dans le volume 1, avec la même qualité d'écoute réciproque, dans un climat nocturne de conte aux boucles oniriques continuant d'aiguiser l'esprit et d'éprouver le corps. En pesant le poids de chaque mot, Lars Von Trier travaille la durée, change les visages comme dans un cauchemar froid et raconte au fond la même histoire depuis toujours : la description d'un monde en proie aux forces du mal. Lars Von Trier se moque bien des métaphores, des digressions poétiques, de la psychologie de bazar pour rappeler à quel point les hommes sont minuscules, largués avant même d'avoir réfléchi, dépassés par des forces obscures. Quelque chose d'insaisissable et d'indéfinissable qui n'a pas fini d'alimenter la mélancolie. Un émerveillement et un désarroi constants, universels et intemporels face aux mystères de la vie. [-]

De l'aube à la nuit, quelques heures dans l'existence de Monsieur Oscar, un être qui voyage de vie en vie. Tour à tour grand patron, meurtrier, mendiante, créature monstrueuse, père de famille... M. Oscar semble jouer des rôles, mais où sont les caméras ? A bord d'une immense limousine, Céline le transporte d'aventure en aventure.
Holy Motors marque le retour de Leos Carax. Une ode éblouissante au cinéma et à la vie, portée par l'acteur fétiche du réalisateur, Denis Lavant, au sommet de son art.[-]

Dans l'esprit de Jérôme Bosch et de Goya, Häxan est une reconstitution hallucinante des aberrations médiévales en matière de sorcellerie : diable lubrique, nonnes masochistes, vierge s'offrant au démon, sabbat aux allures d'orgie, vieille femme venimeuse, inventaire d'instruments de torture… Par une suite insolente de tableaux piquants, le film de Benjamin Christensen évoque les origines de la sorcellerie, le Ciel, l'Enfer, la barbarie de l'Inquisition et dresse un parallèle éclairé entre sorcières du Moyen-âge et internées psychiatriques de l'époque contemporaine.[-]

Don, un camionneur alcoolique et désabusé, a percuté un bus rempli d'enfants. Tandis qu'il purge une peine de prison, sa femme, se réfugie dans la drogue et les bras d'autres hommes, et sa fille, multiplie les fugues et ne jure que par Johnny Rotten, le chanteur des Sex Pistols. Lorsqu'il est libéré, Don tente d'impulser un nouveau départ à une famille anéantie. Mais les démons du passé ressurgissent...
Le film, dans sa forme, mélange improvisations et longs plans séquences. Sa particularité, au niveau de la mise en scène, est d'alterner séquences violentes, percutantes et scènes poétiques, muettes, rythmées par les chansons d'Elvis Presley et de Neil Young. Balade rock'n'roll des laissés pour compte du rêve américain, Out of the Blue est une sorte de film testament des années 1970, punk et profondément nihiliste.[-]

Dans la Russie du XVe siècle, livrée aux invasions tartars, un peintre d'icônes, le moine Andrei Roublëv, qui fut l'assistant du peintre Théophane Le Grec, consacre sa vie à la représentation de la Divinité. Mais témoin de la violence de l'époque, il décide de ne plus peindre et de se muré dans le silence.
Andreï Roublev est un film sur un peintre d'icône qui ne peint pas, ceci en raison du chaos du monde dont il est le témoin. Tout l'intérêt de Tarkovski se porte sur la question de la gestation de l'acte artistique, pour cela Roublev connaît un douloureux cheminement, s'apparentant largement au parcours christique de la Passion, qui le conduira à illustrer l'harmonie trinitaire dans La Sainte Trinité. Dans la tradition russe, il s'agit de « l'icône des icônes », une image absolue qui n'arrête pas le regard, de celle que l'on traverse et qui fait accéder à l'infini, en l'occurrence à l'essence du divin. On peut considérer que Tarkovski, selon sa conception de l'artiste et le rôle qu'il lui confère, a poursuivi dans sa filmographie une quête de la mise en forme d'images absolues.[-]