Documents EXPULSION 9 résultats

Ce film présente les occupants d'un squat parisien, situé à l'angle des rues Charlot (3e) et Pastourelle (3e), quelques temps avant son évacuation par la police. Les interviews des squatters, artistes (sculpteurs, dessinateurs, peintres, comédiens, joailliers...) ou S.D.F. alternent avec des séquences où l'on découvre les créateurs au travail. Parmi les séquences filmées : Igor Balut, coiffé d'un chapeau, fait découvrir le "musée Igor Balut" ; une sculptrice incrustant des pierres, des éclats de carrelage, dans un mannequin ; un tagueur en train de faire de "l'art brut" ; des jeunes dansant dans une fête techno au sein du squat ; l'évacuation du squat, malgré les protestations des squatters ; la directrice de la Galerie Denise René, rue Charlot, exprimant son respect envers ces squatters.[-]

Jadis centre industriel à la jonction de Roubaix et Tourcoing, la zone de l'Union est en pleine mutation à la faveur d'un ambitieux projet de renouvellement urbain : tout a été rasé, à l'exception de “Chez Salah”, café ouvert en 1965 et relique ultime d'un quartier habité principalement par des ouvriers.
Son propriétaire Salah Oudjane refuse de vendre cet immeuble usé de deux étages où il a passé l'essentiel de sa vie et qui fait désormais face au bâtiment high-tech du Centre des Textiles Innovants. Devenu symbole malgré lui d'une résistance à la “gentrification” (rénovation d'un quartier populaire au profit de couches sociales aisées), il est l'improbable héros de cette chronique où, au fil des saisons, on voit les bulldozers faire le vide autour de son café, dressé tel un phare dont la lueur semble attirer d'anciens habitants du quartier.
Les propos de ces témoins contrebalancent la présence taciturne du gardien des lieux, évoquant pêle-mêle passé colonial, guerre d'Algérie, discriminations, ghettoïsation, faisant défiler les fantômes des dominants, des colons prospères d'Algérie aux notables nordistes amenant leurs maîtresses au “café algérien” où ils se savaient à l'abri des regards.[-]

Le quartier d'Elephant & Castle, situé en plein coeur de Londres, le plus grand complexe de logements sociaux d'Europe, est destiné à disparaitre en 2011 pour laisser place à un nouveau quartier. Malgré les promesses faites par Tony Blair en 1997, le projet de réhabilitation a été conçu sans aucune considération pour les habitants en place. Aucun logement social ne sera construit, car la municipalité entend rentabiliser au mieux cet espace impressionnant situé au cœur d'une des villes les plus chères du monde. Le film est une plongée sensible et vivante dans ce quartier londonien où les habitants tentent de faire valoir leur droit à être relogés. Plus largement, il propose une réflexion sur un phénomène qui touche toutes les grandes villes de la planète : la pénurie de logements sociaux, la main mise des investisseurs privés sur l'espace urbain, l'exclusion des habitants les plus défavorisés et leur éloignement vers les périphéries. A l'écran : discours des premiers ministres Tony Blair et Margaret Thatcher, du ministre des finances Gordon Brown, du maire de Southwark, entretiens avec l'architecte et le chef du projet initial et avec ceux du projet de réhabilitation, vues nombreuses du quartier (images d'archives et actuelles), témoignages d'habitants, débats, scènes de vie quotidienne, maquette et images de synthèse du futur quartier réhabilité, images du chantier, commentaire en voix off.[-]

Elephant & Castle est un grand ensemble urbain majoritairement constitué de logements sociaux destiné à disparaître en 2011 pour laisser place à un renouveau du quartier dans le cadre d'une restructuration du centre de Londres.
Loin d'être la chronique d'une disparition, ce film se veut une épopée immobilière contemporaine où se racontent les différents acteurs dans la transformation des grandes villes. De l'État providence à la main mise des investisseurs privés sur nos villes, quelle sorte de société sommes-nous en train de construire ?[-]

Saskia Sassen démontre que, malgré des différenciations apparentes, le capitalisme à son stade global fonctionne selon une systématique de l'expulsion qui transcende les états et les frontières. La brutalité de la mise à l'écart de tout ce qui s'oppose au profit est un phénomène global majeur qui concerne l'économie, la biosphère, le social. Ces vastes dynamiques trés complexes sont dévastatrices : prolifération de terres mortes et d'eaux mortes, familles américaines chassées de leur foyer, millions d'Européens ou d'Américains du Sud exclus de leur travail, millions d'éleveurs ou de cultivateurs expulsés de leurs terres ...l'espace des expulsés grandit et réclame une reconnaissance conceptuelle. [-]

Depuis plusieurs décennies, Paris connaît un processus de gentrification, un embourgeoisement spécifique des quartiers populaires qui passe par la transformation matérielle de la ville (réhabilitation de l'habitat, renouvellement des commerces, embellissement de l'espace public). À partir d'un travail de recherche et d'une enquête de terrain menée pendant quatre ans dans plusieurs quartiers parisiens, Anne Clerval montre que cette transformation est autre chose qu'une simple amélioration du bâti, de l'espace public ou des commerces, et révèle à qui elle profite et qui elle dépossède.[-]

Ce numéro de la revue Agone dénonce les effets sociaux de la restructuration des villes pour répondre aux besoins du capitalisme mondialisé : que ce soit sous la forme d'expulsions, de "délogements", de revitalisation de quartiers , la "gentrification" ou "nettoyage social des villes" par différents acteurs et notamment les promoteurs immobiliers est une tendance générale qui de phénomène marginal est devenu projet politique global.
Article de Jean-Pierre Garnier "La volonté de non-savoir", pp. 49-70.
Plusieurs articles concernent la ville de Marseille.
+ 1DVD en supplément "Art security service" de Bernard Mulliez (1h29) et"Les indésirables" de Patrick Taliercio (1h13)[-]