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Peter Greenaway, réalisateur célèbre, est aussi écrivain et peintre. Il a collaboré avec de nombreux compositeurs, écrit pour le théâtre et l'opéra, a parcouru le monde avec ses performances intitulées The Tulse Luper Suicases VJ. Son premier long métrage Meurtre dans un jardin anglais, sorti en 1982, lui assure une reconnaissance internationale en tant que l'un des réalisateurs les plus original et important de notre temps ; une réputation ensuite consolidée par les films suivants : Le cuisinier, le voleur, sa femme & son amant ; The Pillow Book, La ronde de nuit et le documentaire Rambrandt's j'accuse. Cette conférence s'est tenue dans le cadre du cours "Architecture éphémère de Brent Patterson en semestre 5.[-]

En 1642, Rembrandt, alors au sommet de sa popularité, accepte avec réticence la commande d'un portrait de groupe par la milice civile d'Amsterdam. En travaillant sur le projet, il prend conscience d'une conspiration et d'un assassinat qu'il compte dénoncer à travers la peinture. Il compte ainsi révéler le visage hypocrite de la société hollandaise. Le film montre comment un artiste détourne une commande pour en faire une œuvre personnelle. Greenaway veut montrer l'acte de création purement artistique. Toujours passionné par les moeurs des sociétés, Greenaway s'attache à dépeindre l'atmosphère de complot d'Amsterdam et la déchéance financière d'un homme autant que la portée qu'une peinture peut avoir sur le monde. La Ronde de nuit consacre artistiquement la carrière de Rembrandt mais la majorité des spectateurs sont incapables d'en comprendre la portée symbolique. La question, nécessaire également au cinéma, est simplement celle de la compréhension totale d'une œuvre.[-]

Un architecte américain arrive à Rome avec sa femme pour organiser une exposition à Rome sur l'architecte français Etienne-Louis Boullée. Mais il souffre de maux de ventre, et se persuade que sa femme veut l'empoisonner. De plus, il découvre la relation que sa femme entretient avec un jeune amant arrogant, et se fait déssaisir de son oeuvre. En proie au découragement, sachant son mal incurable, il se suicide alors que sa femme pronoce le discours d'inauguration de l'exposition. Peter Greenaway a composé son film tout en symétrie, jouant sur la liberté des lignes droites (assimilées à la vie), à laquelle répond l'enfermement du cercle (qui évoque la mort). Cette opposition entre la vie et la mort est le fil conducteur du film qui est également une réflexion sur la création artistique. [-]

Un mafioso, propriétaire d'un grand restaurant fréquenté par une clientèle huppée, y dîne chaque soir, en compagnie de sa femme qui ne supporte plus sa vulgarité. Avec la complicité du chef-cuisinier, elle retrouve son amant, un bibliothécaire raffiné, dans l'arrière-cuisine. Le mari les surprend et tue l'amant. L'épouse demande l'aide du cuisinier afin se venger. Peter Greenaway place son film sous le signe de Frans Hals et des maîtres flamands de la nature morte. L'utilisation ingénieuse de la lumière et des couleurs, la mise en scène usant de majestueux travellings latéraux, et la beauté de la musique en font un film admirable sur le plan esthétique. Peter Greenaway fait appel à la physiologie, voire à la scatologie, pour décrire une société en voie de décomposition, une société toute puissante et vulgaire qui brise net l'amour fou des amants.[-]