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La remarquable diversité des programmes de l'architecture et des travaux publics des Romains ne doit pas faire oublier la réalisation la plus évidente de l'art de bâtir : la maison d'habitation ou, en d'autres termes, la domus. Dès que les Romains eurent maîtrisé les techniques de la maçonnerie et de la charpente, leurs résidences ont bénéficié d'une qualité structurelle égale et souvent supérieure à celle des maisons du monde grec. Mais c'est en fait grâce à l'héritage grec, dont ils se sont montrés les admirateurs sincères, que les Romains vont porter à un niveau étonnant le confort et le luxe décoratif découverts dans les demeures hellenistiques.
C'est à Pompéi que la visite de la maison romaine prend toute sa saveur, en raison de la préservation tragique mais remarquable de toute la ville, mais aussi - et c'est le double privilège accordé à notre curiosité par le Vésuve -, en raison de l'extrême richesse de la Campanie, ayant entraîné la richesse de cette ville et la qualité de son architecture.[-]

Le propos de ce cours est d'évoquer la vie quotidienne dans la domus à l'époque de la Rome Impériale, à travers les thermes publics. Civilisation à haut niveau culturel, à la recherche du confort et de l'agrément, et malgré l'isolement ou les conditions climatiques difficiles, les Romains ont pourvu leur domicile d'installations balnéaires. Adaptés du gymnasium grec conçu pour une élite, les thermes romains pouvaient accueillir 2000 à 3000 personnes offrant à tous les citoyens tous les bienfaits et plaisirs du bain et fonctionnaient toute l'année. Leur construction semble avoir été prioritaire sur d'autres bâtiments. Malgré quelques variations, les programmes sont stables même entre des lieux très éloignés comme Glanum et Pompéï. C'est la maîtrise du verre à vitre sous Trajan qui, en permettant l'ouverture de larges baies, a modifié les programmes. Au Moyen âge des étuves seront édifiées à l'extérieur des villes sous l'impulsion d'initiatives privées pour perpétuer cette pratique des bains dont les derniers ont subsisté jusqu'au 9e siècle. [-]

Avec l'examen des techniques constructives romaines, Jean-Pierre Adam, historien de l'archéologie monumentale antique du bassin méditerranéen, se propose de démontrer comment le peuple romain a su faire fructifier l'héritage grec, modèle incontournable.En inventant l'importation à grande échelle de matériaux de construction, en implantant des villes nouvelles sur les lieux d'extraction, en développant la maçonnerie et la fabrication du mortier de chaux, les romains mettent en place des programmes architecturaux publics comme les thermes impériaux de Dioclétien ou de Caracalla. L'usage la voûte en plein cintre, du béton et du coffrage leur offre des possibilités de création de voûtes illimitées. La leçon s'achève avec trois exemples de coupoles, la plus ancienne à Baia près de Pouzzoles, puis le Panthéon et, enfin, Sainte Sophie sous Justinien,[-]