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Deux documentaires qui dressent les portraits croisés de dix artistes novateurs, architectes, designers ou décorateurs. Le premier, "Intérieur : architectes & designers", rencontre 6 artistes (Elliot Barnes, Frédéric Sicard, Joseph Dirand, Leiko Oshima et Isabelle Stanislas, Charles Zana) qui travaillent essentiellement sur le réagencement d'espaces privés. Le second, "Extérieur : architectes & décorateurs", rencontre 5 créateurs à pied d'oeuvre sur des chantiers de la capitale (Matali Crasset, pour la Ménagerie de Verre et l'Acceuil de Petits au 104, Jeanne Dumont, Oscar Larrat, Patrick Join, Pierre David). On entre dans les ateliers de ces créateurs qui nous exposent leur travail et nous accompagnent sur les lieux de leurs réalisations et sur leurs chantiers.[-]

Ce documentaire,consacré à Daniel Buren, brosse, sous la forme d'un entretien, un portrait fouillé de l'artiste qui explique son travail, le cheminement de son œuvre. Un film qui aborde en profondeur l'itinéraire d'un peintre à scandale et internationalement connu. Les questions pertinentes de Guy Tortosa, les images d'archives et les expositions alors en cours (Lille, Villeneuve-d'Ascq, Bruxelles, Villeurbanne) montrent la cohérence de celui qui a aussi la réputation d'être fâché avec les musées. [-]

Dans ce documentaire, Camille Guichard dresse le portrait de l'artiste Louise Bourgeois qui reçoit depuis les années 70 une reconnaissance internationale. La sculptrice y commente son oeuvre qui oscille entre figuration et abstraction, et obéit à une logique subjective, basée sur l'émotion, la mémoire, la réactivation des souvenirs d'enfance. Sa liberté formelle, mise au service de ses thèmes de prédilection : la polarité masculin/féminin, le corps, la sexualité, en fait une référence majeure pour la création contemporaine.[-]

"La vieille dame qui traverse la rue au bras d'un jeune homme barbu, c'est elle, Louise Bourgeois, dont l'histoire nous est d'abord brossée à grands traits par le biais de photographies tirées des archives familiales. La rencontre en chair et en os a lieu chez elle et dans son atelier, à Brooklyn, où elle entreprend une exégèse de son œuvre dans une optique résolument psychanalytique.

Rythmé par la visite de quatre sculptures ou "cellules" ("Choisy", "Hands and Glass Balls", "Arch of Hysteria", "Eves and Mirrors") avant leur départ pour la Biennale de Venise en 1993, l'entretien avec Bernard Marcadé et Jerry Gorovoy est placé sous le signe de la maison (familiale et symbolique) comme matrice de l'œuvre. Au traumatisme de base, "fissure de la cellule familiale", car le père ramenait quantité de maîtresses, s'ajoute sa moquerie quant à l'absence de phallus de la petite fille. La passion pour la géométrie aux lois immuables, l'emboîtement des pièces, devient alors recherche de perfection et ironie : démolir des formes est posé en équation avec la destruction du père. L'œuvre, riche en retournements, émerge du discours par l'humour et la vigueur des "show-off" de mamelles ou divers phallus érigés et animalisés. "
Christine Rheys CNC[-]

Au coeur de la campagne irlandaise, sous l'oeil attentif du professeur d'archéologie Colin Renfrew, Andy Goldsworthy réalise des oeuvres éphémères avec des feuilles, des pétales de fleurs, des brindilles, des pierres, des cristaux de glace, et les photographie. Jalonnant cette promenade, la conversation des deux hommes permet à l'artiste d'analyser sa démarche.
Précisant sa perception de la nature, Andy Goldsworthy avoue puiser son énergie dans l'éphémère. Employant pour seuls outils ses mains, sa salive et des épines, il travaille en symbiose avec la nature parce qu'elle respire à travers le rythme des saisons et des hommes.
(Agnès Rotchi)[-]