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Reliefs - Sources

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Sommaire de revue

Reliefs

27/05/2024

184 p.

2493-366X

EAU ; TERRIL ; CONFLIT ; CARPENTER (JAMES) ; HATAKEYAMA (NAOYA)

« L'eau source de vie » n'est pas seulement un slogan publicitaire, c'est une réalité indiscutable. Aucun être vivant sur Terre, animal, végétal ou microbien, ne peut survivre sans eau. La vie est apparue dans l'océan primitif, il y a trois milliards d'années, sous forme de micro-organismes unicellulaires qui se sont développés, diversifiés et complexifiés pendant plus de deux milliards d'années pour donner des être vivants pluricellulaires, nos lointains ancêtres. Il y a 400 millions d'années, la terre ferme a été colonisée par des êtres vivants qui ne se sont pas pour autant affranchis de l'eau.

« L'eau n'est pas nécessaire à la vie, elle est la vie » (Antoine de Saint-Exupéry). Rappelons enfin que les milieux aquatiques et les zones humides en bon état stockent 30 % du carbone terrestre et atténuent les inondations, et qu'une partie du cycle vital de 40 % des espèces animales et végétales se déroule dans l'eau.

« L'eau source de mort » est une réalité aussi indiscutable : selon l'ONU, 1,1 milliard d'êtres humains n'ont pas accès à l'eau potable et 2,6 milliards vivent sans système d'assainissement adapté. L'eau contaminée tue 2,6 millions de personnes chaque année. Sa contamination microbiologique est à l'origine de la transmission de maladies potentiellement mortelles : diarrhée, dysenterie, choléra, fièvre typhoïde et poliomyélite. Un enfant meurt d'une maladie liée à la pollution de l'eau toutes les huit secondes, et selon l'OMS « la bonne qualité de l'eau de boisson fait davantage pour la santé publique que n'importe quel vaccin ou médicament ». En France, les ARS (Agences régionales de santé) rapportent qu'en 2021 12 millions de nos concitoyens, soit 20 % de la population nationale (43 % en Bretagne), ont bu une eau non conforme aux critères de qualité, essentiellement du fait de la présence de pesticides d'origine agricole.

En raison du progrès des connaissances et de l'évolution des techniques, on pouvait espérer que cette situation catastrophique s'améliore. Il n'en est rien. En 2000, 500 millions de personnes ne disposaient pas du minimum vital en eau ; en 2025, 2,5 milliards subiront cette pénurie.

La dégradation de la situation planétaire de l'eau est cependant à resituer dans un contexte plus large : nous vivons désormais dans l'anthropocène, une nouvelle ère dans laquelle ce sont les activités humaines, et non plus les forces dites « naturelles », qui guident les transformations majeures de l'environnement. Elles sont à l'origine du dérèglement climatique, de l'effondrement dramatique de la biodiversité, de la pollution généralisée, des prélèvements excessifs des ressources naturelles, de l'artificialisation du cycle de l'eau, etc., autant de changements globaux qui affectent gravement le fonctionnement de notre planète et la vie de ses habitants.

L'urgence à agir… Pour promouvoir une transition écologique et solidaire vers un développement durable et responsable, un changement de paradigme s'impose à nos sociétés. Il concerne d'abord notre mode d'agriculture chimique et intensive, qui a un impact négatif déterminant sur la qualité et la quantité de la ressource en eau.

Hélas, les pouvoirs publics n'ont pas le courage de mettre en place cette transition d'intérêt général et préfèrent criminaliser les écologistes qui attirent l'attention sur la gravité de ces dégradations. Traiter d'« éco-terroristes » des jeunes gens qui grimpent dans les arbres pour empêcher leur abattage est totalement irresponsable et ne repose sur aucune base juridique. Ces écologistes n'ont tué personne et ces propos, inacceptables en démocratie, sont une insulte aux victimes du vrai terrorisme. De même, l'expression « écologie punitive », employée à satiété par tous ceux qui souhaitent que rien ne change, est particulièrement insupportable. C'est l'absence d'écologie qui est punitive, notamment pour les plus précaires, exposés à une mauvaise alimentation et aux passoires thermiques.

En France, nous avons la chance d'avoir une loi, de 2006, qui définit l'eau comme « bien commun de la nation » et qui énumère les usages prioritaires de cette ressource naturelle. Il serait grand temps que nos dirigeants aient le courage d'accomplir leur mission, c'est-à-dire de faire appliquer la loi.

URL lien : https://reliefseditions.com/sources/

Langue : Français

N° revue : N°19

Niveau d'autorisation : Public

2. CORRESPONDANCE
LA NUIT DU DÉPART
Comtesse de la Ferté-Meun

6. ATLAS

8. GÉOGRAPHIE
NOSTALGIQUE

14. HÉROS HIER

18. HÉROÏNES AUJOURD'HUI

20. ENTRETIEN
MATHIEU
LIHOREAU

Les abeilles on probablement
une forme de conscience

32. Dossier
Sources
Tribune de Christian Amblard

36. QUEL AVENIR
POUR L'EAU ?

Florence Habets

44. AUX SOURCES
DE L'EAU

Magali Reghezza-Zitt

52. RETOURNER
À LA SOURCE

Jean-Philippe Pierron

60. « LES MÉGA-
BASSINES SONT
UN CONTRESENS»

Entretien avec
Christian Amblard

68. LA SOURCE
DU DESSOUBRE

"Le Saut-du-Doubs"
Charles Joliet

70. L'EAU TERRESTRE
L'Eau et les rêves. Essai sur
l'imagination de la matière,

Gaston Bachelard

74. DES FONTAINES
CLAIRES ET VIVES
Le Roman de la Rose,
Guillaume de Lorris

86. PORTFOLIO
TERRILS
Naoya Hatakeyama

96. APARTÉ
NICOLAS LEGENDRE

104. PORTFOLIO
HEAT
Caroline Corbasson
et Andrea Montano

116. ALTITUDE/
LONGITUDE

118. L'OMBRE
DE LA GUERRE

Environnement et conflits
armés au XXsiècle

Fabien Locher

126. CÉRÉALES
D'AFRIQUE,
AVENIR
DU MONDE ?

Éric Birlouez

136. ROCHE

138. PORTRAIT
EDWARD LEAR
Peintre des perroquets
et poète du non-sens

Valérie Chansigaud

148. NATURALISTE
AMUSEMENT
MICROSCOPIQUE

Martin Frobenius Ledermüller

154. TRÉSORS PHOTOGRAPHIQUES
THE MOON: CONSIDERED
AS A PLANET, A WORLD
AND A SATELLITE

James Nasmyth et James Carpenter

166. RÉCIT
LE DELTA DU RHÔNE
Louis Marie Joseph Remacle

174. CONTRIBUTEURS

178. AGENDA

180. FRISE

182. POÈME
RAMAGE POUR
LE TEMPS DES LILAS

Walt Whitman

184. L'OURS

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